Le Beaujolais Nouveau a quelque chose de paradoxal… Alors qu’il subit de vives critiques (avant et après dégustation ; toute l’année en fait !), nombre d’entre nous sont bien heureux de le voir arriver sur nos tables chaque 3ème jeudi de novembre.
Quelques rappels sur ce vin : on le dit « nouveau » parce que « primeur », c’est-à-dire qu’il est le premier vin que l’on peut déguster issu des vendanges de l’année. C’est en fait un arrêté de 1951 qui stipule que les vins d’appellation d’origine peuvent, à certaines conditions, être commercialiser à partir du 3ème jeudi de novembre.
On produit ce vin à partir du cépage « gamay ». Ses arômes sont très caractéristiques : la vinification courte en macération carbonique* et la sélection des levures font du Beaujolais primeur un vin à la robe violette, fruité (banane), aux nuances de bonbon et de vernis, peu tanniques (et à boire rapidement).
En 2014, 28 millions de bouteilles ont été vendues dans le monde (46% partent à l’étranger) dont le Japon, qui est le pays à le déguster en premier avec le décalage horaire (à moins de vous lever très tôt !)
A la cave, nous avons choisi deux producteurs, le Château Grand’grange et du Chatelard, pour leurs méthodes de travail traditionnelle (macération longue et levures indigènes) qui donnent des cuvées taillées pour la garde, notamment grâce à l’effet millésime (vous vous rappelez sans doute des chaleurs estivales). Essayez, vous serez surpris !
N’oubliez pas qu’au-delà du Beaujolais Nouveau, la région regorge d’excellents crus : Moulin-à-vent, Saint-Amour, Morgon, Juliénas… et de blancs fruités aux notes grillés et vanillées à base de chardonnay.
Et si vous n’appréciez pas le vin rouge, sachez que depuis 2007, il existe du Beaujolais Nouveau rosé !
Bref, le « Beaujo » est aussi décrié qu’il est fêté, et c’est peut-être cela qui fait son charme.
*macération carbonique : vinification en grappes entières dans une cuve hermétique saturée en CO2.